Aid futur : les abattoirs mobiles
L’idée nous vient de la mosquée du Montreynaud, un quartier de la ville de Saint-Etienne (42), et elle devrait faire tâche d’huile dans les années qui suivent. Le concept est simple : pourquoi ne pas ouvrir des abattoirs mobiles (ou temporaires), pour faire face à la demande très forte des Musulmans de France pour la fête de l’Aïd ? C’est ainsi que le projet a pu voir le jour l’année dernière du côté du Forez, avec la collaboration des autorités locales mais aussi et surtout de l’implication (humaine et financière) des fidèles. Tendre France, le spécialiste de la viande Halal Bio, revient sur ce projet novateur qui devrait se réitérer un peu partout dans l’Hexagone dans les prochaines années.
L’ abattoir mobile de Montreynaud, explications
Début 2015, les responsables de la mosquée de Montreynaud décident de s’organiser pour faire face à la saturation des abattoirs traditionnels lors de la fête de l’Aïd El Adha. Ils lancent alors une quête auprès des fidèles pour réunir la somme (250 000 euros), et le projet peut voir le jour, durant l’Aid 2015. Plus de 1300 bêtes ont pu être ainsi immolées, par l’intermédiaire de sacrificateurs professionnels, et sous le contrôle des autorités départementales compétentes. Ce type de procédé, 100 % financé par les Musulmans, a dû être complété tout de même par l’attribution d’un local par la mairie, relativement compréhensive de la situation des fidèles. Cette année, l’opération a été évidemment renouvelée, et c’est environ 1400 familles qui ont pu bénéficier de ce service.
Une idée qui devrait se développer
Si les fidèles d’autres régions sont intéressés par ce type de projet, il est évident qu’une collaboration avec les mairies des villes concernées doit être mise en place. A priori, ce type de projet arrange toutes les parties. L’avantage de ces abattoirs mobiles est double : fournir une infrastructure de qualité pour les Musulmans désireux d’immoler leurs bêtes à proximité de chez eux, mais aussi la possibilité de partager cet outil avec d’autres mosquées environnantes, puisque l’appareil est par définition temporaire et peut donc être facilement démonté et réutilisé ailleurs durant les 4 jours de l’Aid (le jour même, et les 3 jours qui suivent)… Mais cela demande bien évidemment de l’organisation puisqu’il faut pouvoir installer l’infrastructure chaque jour dans un endroit différent, et la financer de manière égale auprès de plusieurs mosquées ou associations Musulmanes. Une vraie logistique qui sous-entend, comme nous l’avons dit précédemment, un soutien de la part des municipalités, pour pouvoir mener à bien l’opération. Et également l’engagement des fidèles dans ce dispositif qui semble faire, pour l’instant, l’unanimité.